Flore

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Reine des Alpes ©Mireille Coulon - Parc national des Ecrins

Territoire aux climats, altitudes et reliefs variés, le parc national des Ecrins offre une large diversité de conditions écologiques pouvant convenir à nombre de plantes. C’est ainsi qu’il abrite en son sein plus de 2500 espèces végétales, allant du robuste mélèze des pentes abruptes à la microscopique chlamydomonas des névés !
Certaines plantes présentent des histoires de vie remarquables, allant des héritières de pratiques agricoles anciennes (prairies de fauche, cultures extensives de céréales) aux exploratrices de la haute montagne.
Un moniteur, filet à papillons sous le bras, tente de déterminer une cypéracée à la loupe ©Cyril Coursier - Parc national des Ecrins                            

Si l'inventaire du monde végétal se poursuit dans les Écrins, le Parc national assure également le suivi de certaines espèces et contribue à des programmes de recherche. 

La flore du parc national des Écrins se caractérise à la fois par la présence de grandes raretés et celle d’espèces caractéristiques des végétations des Alpes du sud.

Les premières sont des endémiques alpines, comme la Reine des Alpes (Eryngium alpinum) et la potentille du Dauphiné (Potentilla delphinensis), ou des plantes à répartitions très morcelées, rares où que l’on regarde. Il en est ainsi du géranium argenté (Geranium argenteum) ou de l’androsace de Vandelli (Androsace vandellii).

Potentille du Dauphiné ©Cédric Dentant - Parc national des Ecrins Pour ces espèces "patrimoniales", un suivi régulier a été instauré en appliquant un protocole mis en place à l’échelle alpine par le Réseau de conservation de la flore Alpes-Ain (RCFAA). Ce réseau, animé par le Conservatoire botanique national alpin, regroupe un grand nombre d’organismes de protection de la nature. Le protocole créé en son sein permet ainsi de suivre des endémiques alpines, comme la reine des Alpes (Eryngium alpinum), ou des plantes à répartitions très morcelées, rares où que l’on regarde, l’androsace de Vandelli (Androsace vandellii).

Un autre type de suivi, mesurant les effets d’actions de gestion, peut également être mis en place, ponctuellement. C’est le cas d’une localité du géranium argenté (Geranium argenteum) soumis aux caprices des brebis !

Fiche suivi localité ©Olivier Warluzelle - Parc national des Ecrins Peut-être moins prestigieuses car plus facilement observables, les espèces qui caractérisent les espaces montagnards méridionaux n’en sont pas moins d’une grande diversité : le stipe (Stipa eriaucolis), le pâturin très mignon (Poa perconcinna) et le genévrier thurifère (Juniperus thurifera), formant les pelouses et matorrals steppiques dominant les terrasses fossiles de la Durance ; le mélèze (Larix decidua) et le pin arolle (Pinus cembro), lesquels depuis la fin des glaciations constituent les principales forêts d’altitude ; le nard (Nardus stricta) et la laîche toujours verte (Carex sempervirens), plantes abondantes des gazons alpins ; et enfin, pour ne citer que ces quelques exemples, le saxifrage musqué (Saxifraga moscata) et la silène acaule (Silene acaulis subsp. excapa), plantes en coussins s’accrochant plus que toutes autres organismes vivants aux rudes parois de haute montagne.

Pour la catégorie des espèces caractéristiques des milieux alpins, un programme de recherche « Ecologie verticale » est en cours de réalisation avec le laboratoire d’écologie alpine (LECA – CNRS) pour étudier la répartition et l’histoire évolutive des plantes en coussin de haute montagne.

Dans la même logique, un autre programme a pour objectif d'estimer dans quelle mesure les sphaignes – mousses des tourbières – et leur activité biologique témoignent de changements à moyen terme des conditions climatiques.

A cette diversité, on n’oubliera pas d'ajouter celle dont la connaissance est encore en devenir : les mousses, le phytoplancton des eaux douces et les surprenantes algues microscopiques des glaciers (Chlamydomonas nivalis). Des mondes de plantes encore à explorer !

A lire

Au centre de documentation du Parc national des Ecrins :

  • Etat des lieux et répartition de la reine des Alpes (Eryngium alpinum) dans le Parc national des Ecrins, rapport, M. GARNIER, Université de Metz, 46 p., 2011
  • Vulnérabilité des écosystèmes montagnards aux changements globaux par une modélisation spatialement explicite - implications pour la conservation -, thèse, I. BOULANGEAT, Université de Grenoble, 240 p., 2012
Androsace de Vandelli - Granite vers le refuge du Pigeonnier ©Cédric Dentant - Parc national des Ecrins
Saxifrage à fleurs opposées ©Christophe Albert - Parc national des Ecrins
Géranium argenté - Rocailles Saint-Michel de Chaillol ©Cédric Dentant - Parc national des Ecrins
Saisie flore sur PDA ©Pascal Saulay - Parc national des Ecrins