La protection du tétras lyre à la crête de la Seyte : une réussite ?

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Tétras lyres en parade - © JP Telmon - Parc national des Ecrins
A quelques rares exceptions près, les zones préservées sont globalement respectées... La zone est toujours fréquentée par les tétras, avec des signes favorables pour cet espace de quiétude.

panneau itinéraire seyte - protection tétras lyre - © JP Telmon - Parc national des Ecrins La crête de la Seyte est une randonnée à skis très fréquentée, à juste titre.

En suivant l’itinéraire normal, ce sont près d'1 000 000 de m² de "surface skiable" qui s'offrent au randonneur. Dans cette immensité du possible, 6600 m² sont réservés pour la survie du tétras lyre..

C'est dire s'il reste encore de la place pour skier ! De fait, les zones de quiétude préservées des spatules des skieurs dans le secteur de la Seyte sont bien respectées, par l'immense majorité des randonneurs.

Pourtant, faisant fi des panneaux d’informations et des dispositifs en place pour la quiétude d’une espèce menacée, certains trouvent quand même primordial de skier dans ces 6600 m2 protégés…

Photo papic1 site internet skitour

A deux reprise cet hiver, des skieurs sont entrés dans la zone de protection.
capture écran ski tour -itinéraire seyte capture écran ski tour -itinéraire seyte
Le site internet Skitour qui met en avant l'opération de protection des tétras sur cet itinéraire n'a pas manqué de souligner la bétise de ceux qui ont décidé d'aller faire leur trace dans ce petit espace de quiétude...

Fort heureusement, cette pratique est très marginale ! Au cours de l’hiver 2014-2015, le dispositif de protection n’a été franchi que deux fois par des skieurs. Le message semble donc être compris par l’immense majorité des randonneurs.

Relevé crottiers - mai 2015 © T.Maillet - Parc national des Ecrins Outre, la comptabilisation des entrées de skieurs dans les zones de protection, le protocole de suivi testé avec l’Observatoire des Galliformes de Montagne (OGM) prévoit un comptage des crottiers au printemps

En effet, pour se protéger du froid et des intempéries, les tétras lyres s’enfoncent dans la neige poudreuse et se retrouvent ainsi dans une sorte d’igloo dont le fond sera tapissé de crottes.

Au printemps, lorsque la neige fond, les tas de crottes (les crottiers) peuvent être comptés. Ils sont un bon indicateur de l’intérêt de la zone pour la quiétude du tétras lyre.

Un comptage des crottiers a eu lieu le 19 mai 2015 dans les deux dispositifs de protection situés en partie supérieure de la forêt (à 2250 et 2320 m d’altitude) : 51 crottiers ont été observés.

"Ce chiffre, en nette augmentation par rapport aux deux années précédentes, est un bon signe même si, à ce stade, il ne faut pas se laisser aller à des conclusions trop hâtives sur la santé de la population" préciser néanmoins Thierry Maillet, technicien Patrimoines en Vallouise.

Les paramètres qui déterminent les conditions de vie de l'espèce et notre capacité à les analyser sont nombreux : quantité et qualité de la neige pendant l’hiver, visibilité des crottiers au moment du comptage, impact d’autres pratiques sur la population, modification du milieu….

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