
Le phénomène était attendu depuis 2 ou 3 ans. Il est intervenu cet été vers la mi août. Les 100 derniers mètres de la langue du glacier blanc ne sont plus rattachés à la masse "vivante" du glacier.
On devine la gorge où se situe aujourd'hui le nouveau front, et le torrent qui en sort.
En effet, l'extrémité de la langue du glacier Blanc était recouverte de pierres (comme le sont les glaciers noirs) qui lui offrait une couverture de protection. "Cette partie vient d'être abandonnée par la partie blanche qui fond plus vite. La glace morte sous laquelle s'engouffre le torrent issu du nouveau front, disparaîtra dans les années à venir" résume Martial Bouvier, garde-moniteur au Parc national et chargé des suivis des programmes "glaciers". "Le nouveau front du glacier Blanc, situé donc une centaine de mètres plus haut, présente un aspect très étroit au fond d'une petite gorge".
L'ancien front devient un morceau de glace « morte » qui n'est plus relié au glacier.
Le torrent qui sort du nouveau front s'engouffre sous la glace morte
Les dernières mesures nécessaires au calcul du bilan de masse pour 2011 auront lieu début octobre. Le bilan de l'année devrait rester négatif, avec une perte moyenne sur l'ensemble du glacier de l'ordre 80 cm, toujours mesurée en hauteur d'eau. Ce bilan correspond à la différence entre la neige tombée et la fonte de l'été.
Le nouveau front du glacier Blanc va poursuivre son retrait l'année prochaine pour se situer rapidement sur un petit replat, avant de retrouver des pentes plus sévères les années suivantes.
Depuis 1986, alors que la dernière petite crue était à son maximum, le glacier Blanc a reculé de 620 mètres, soit une moyenne de 25 mètres par an.
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Moins forte qu'en 2009, la tendance au retrait est confirmée cette année encore par le bilan chiffré du suivi des glaciers dans les Écrins.
Et en 2011, photo Martial Bouvier - Parc national des Écrins