La commission dite "patrimoines" a rassemblé une trentaine de partenaires. Sept d'entre eux représentaient des communes du Parc. La LPO (Ligue de protection des Oiseaux), la CIPRA (Commission internationale pour la Protection des Alpes), la FFCAM (Fédération des Clubs alpins français), les fédérations des pêcheurs et des chasseurs, l'ONF(Office national des Forêts), l'ONEMA (Office national de l'Eau et des Milieux aquatiques), la chambre d'Agriculture et la DDAF complétaient le tour de table.
La diversité des membres de la commission contribue à la diversité de points de vue et à la richesse des débats. Réunis au siège du Parc national à Gap-Charance le 14 octobre, ces partenaires ont abordé trois sujets majeurs : la gestion des milieux naturels et des espèces, la pratique de la chasse et celle de la pêche.
La gestion des milieux et des espèces
Le rôle du Parc national dans la gestion des espaces naturels et des espèces suscitent des questions de la part de certains maires qui se demandent ce que sera l'implication de l'établissement public dans l'élaboration des documents d'urbanisme et dans l'octroi des permis de construire en aire d'adhésion.
Il est confirmé que l'établissement public sera un partenaire pour aider les communes souhaitant réviser ou réaliser leur document d'urbanisme. La compatibilité avec les vocations des espaces naturels affichées sur le plan de la charte sera alors recherchée. En revanche, l'établissement public du Parc n'aura pas de compétence nouvelle d'ordre réglementaire en aire d'adhésion. La délivrance des permis de construire restera de la compétence des maires.
La gestion des espèces et des milieux rares et protégés ne soulève pas de débat particulier. Elle est pour partie orientée par les documents d'objectifs des sites du réseau Natura 2000, qui couvrent une part importante du territoire. Pour la gestion de la nature "ordinaire", le projet de loi Grenelle II qui préconise la reconnaissance de trames vertes et de trames bleues, sera à considérer lors de la désignation des vocations des espaces naturels sur le territoire. Il s'agit de préserver des corridors naturels permettant la circulation des espèces sauvages à l'échelle de grandes régions géographiques.
Il est rappelé par ailleurs que la gestion du loup est fixée à l'échelon national. De même, pour le contrôle ou l'élimination des plantes exotiques invasives telles que l'ambroisie ou la renouée du Japon, le Parc national doit être un partenaire actif dans le cadre des organisations existantes, aux niveaux national et départemental.
Enfin, la gestion des populations de grands ongulés est déterminante pour préserver les milieux naturels "productifs" de matières premières tels que la forêt, les alpages et les terres agricoles.
La chasse et la pêche
Si la chasse demeure interdite dans le cœur, pour une partie de la population, elle constitue une activité traditionnelle en aire d'adhésion. Son rôle régulateur de certaines espèces de gibier est souligné et il est souhaité qu'il soit confirmé dans certaines vallées pour des espèces à problème telles que le sanglier et les cervidés.
La place de l'établissement public du Parc dans les instances départementales chargées de la gestion cynégétique est confirmée.
Les collaborations en cours avec les fédérations des chasseurs et l'Office national de la Faune sauvage telles que les opérations conjointes de recensement des populations d'ongulés, ou de suivi des populations de galliformes de montagne, sont à poursuivre, voire à encourager.
La pratique de la pêche, telle qu'elle est proposée dans la note de présentation débattue en séance, satisfait les partenaires. Dans l'aire d'adhésion, le Parc est attendu comme partenaire actif dans la préservation de la continuité écologique des cours d'eau. Dans le cœur, les opérations d'alevinage devront s'en tenir à la liste des lacs actuellement empoissonnés. Le saumon de fontaine ne sera pas préconisé dans les lacs d'altitude et en tête de torrent. Les fédérations souhaitent poursuivre les actions menées avec le Parc pour mieux connaître et gérer la biologie des lacs d'altitude.