Comptage chamois : les méthodes évoluent

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Des évolutions dans les modes de comptages sont nécessaires. Depuis septembre 2008 et en lien avec les autres parcs nationaux de montagne, les agents des Écrins mettent en œuvre un nouveau protocole.

Dans les années 80, à la demande de l’administration, les fédérations départementales des chasseurs et le Parc ont défini des unités de gestion afin de gérer les populations de chamois au plus près du terrain.

À cette époque, les densités étaient assez faibles. Les méthodes de dénombrements les plus adaptées consistaient à effectuer des comptages appelés « approches et affûts combinés » selon des protocoles mis au point à la fin des années 70. Ces comptages consistent à placer des observateurs sur des postes fixes et à envoyer des équipes mobiles sur le terrain afin de faire déplacer les animaux, pour pouvoir les observer et donc les dénombrer. Pratiqués jusqu’à maintenant, ces comptages nécessitent la mobilisation d‘un grand nombre d’observateurs, pendant 2 à 3 jours, afin de dénombrer une unité de gestion complète. Depuis les années 80, les populations de chamois ont fortement augmenté. La fermeture des milieux et la colonisation de nouveaux territoires rendent plus difficiles les dénombrements. "Adaptée pour des populations à faible densité et en milieu ouvert, la méthode que nous utilisions se révèle moins fiable lorsqu’il s’agit d’apprécier le niveau des effectifs et leur variation dans les populations à forte densité. Les populations réelles sont souvent fortement sous-estimées et le taux d’incertitude peut être supérieur aux variations inter-annuelles des effectifs" explique Gilles Farny, chargé du suivi de la faune au service scientifique du Parc. Partant de ce constat, le Parc et la Fédération des chasseurs de l’Isère ont joint leurs efforts pour obtenir des résultats en adaptant de nouvelles méthodes mises au point par l’ONCFS et le CNRS.

"Ainsi, depuis septembre 2008 et en lien avec les autres parcs nationaux de montagne, les agents des Écrins mettent en œuvre un nouveau protocole mis au point notamment dans la réserve nationale de chasse des Bauges" explique Gilles Farny. Il consiste à parcourir des circuits répartis sur chaque unité de gestion de nombreuses fois durant les mois de septembre et octobre. La moyenne de chamois observés durant l’ensemble des passages sur l’ensemble des circuits permet d’obtenir un indice appelé indice d’abondance pédestre « IPS ». Dès lors, on cherche à connaître les grandes tendances : stabilité, augmentation ou baisse des effectifs. Cette méthode ne semble véritablement efficace que si elle est cumulée à d’autres indicateurs de changement écologique : poids moyen des jeunes animaux tués à la chasse, longueur des cornes... C’est donc sur le cumul de ces informations et leur suivi à long terme que devra s’appuyer la gestion des populations de chamois du parc national des Écrins, en partenariat avec les Fédérations départementales des chasseurs et les associations cynégétiques.