En août 1848 : Victor Puiseux est emmené par Pierre-Antoine Barnéoud (qui s'arrête en route) ; il parle de sa nuit passée "au rocher éboulé qui servait de cabane au berger de Provence". Il grimpera jusqu'à la pointe Durand, et poursuit pendant environ vingt minutes car, écrira t-il, "à peu de distance se trouve un autre sommet qui est recouvert de neige et qui, étant un peu élevé, doit être considéré comme la varitable cime du Pelvoux".
A 2229 m : une cavité naturelle sous un bloc rocheux, à environ 1h30 de marche d'Ailefroide. Elle est "aménagée" en 1875 par le CAF, avec un mur de pierres sèches.
"De là, comme j'avais l'intention de gravir le Pelvoux, il nous fallut monter au refuge Puiseux. Entre quatre et cinq heures de l'après-midi, par un jour d'été, quelle fournaise que cette combe Celse-Nière ! De chaque côté les parois rocheuses chauffées depuis le matin nous renvoyaient une chaleur intolérable. Nous étions, mes guides et moi, sous ces rayons de feu, sans courage et sans voix. Le supplice heureusement n'est pas long. Un brave berger, qui occupait la grotte du rocher de Saureillan, dont on a fait le refuge Puiseux, nous accueillit, nous fit une excellente soupe à l'huile d'olive, nous céda son lit." Extrait, Annuaire de la Société des Touristes du Dauphiné, pp. 159-160, Quelques courses dans l'Oisans, récit de M. Favrichon, 1887
1877 - Le refuge de Provence
Ainsi appelé en raison des troupeaux transhumants de la Crau qui pâturaient sur ces hauteurs à l'époque, le refuge de Provence est édifié par le Club alpin français, à 2704 m sur le Plateau du Clot-de-l'homme... soit beaucoup plus haut sur l'itinéraire du Pelvoux, ce qui est beaucoup plus intéressant pour les alpinistes.Il peut accueillir cinq personnes. Malgré des réparations, le refuge de Provence ne sera pas non plus épargné par les intempéries...
1891 - Le Lemercier... en bois
Dans l'évolution des techniques de construction des refuges du massif des Ecrins, le Lemercier marque une étape importante : l'utilisation du bois; Ainsi, les 4 tonnes de bois du futur refuge Lemercier seront acheminées par le train, jusqu'à l'Argentière (le chemin de fer est arrivé à Briançon cinq ans plus tôt), ensuite par voiture puis à dos de mulets jusqu'à l'ancien abri Puiseux. Ensuite, les morceaux de bois sont tirés par des hommes sur des traîneaux... jusqu'à l'emplacement prévu. Le Lemercier sera utilisé pendant 70 ans.
1962 - Le refuge du Pelvoux
Cette fois, grâce à l'héliportage des 145 tonnes de matériaux, le nouveau refuge du Pelvoux est construit pendant l'été 1961... jusqu'à la mi-octobre, par les entreprises Olive, Chiorino et Hellion. Les finitions faites au mois de juin de l'année suivante, le refuge sera inauguré le 15 juillet 1962 en présence de Maurice Herzog, alors haut commissaire à la Jeunesse et aux Sports.
A lire, à écouter
Au centre de documentation du Parc national des Ecrins :
- Gardiens, gardiennes, dvd, Xavier Petit, Parc national des Ecrins
- Les refuges, actes de congrès, Ed par Culture et Liberté Inter Services, 73 p., 1990