Trois jours d'une belle aventure entre les refuges de Chabournéou et Vallonpierre pour des élèves du collège Jean-Giono de Manosque, avec Yann, éducateur dans l'établissement, et Christophe, un accompagnateur en montagne de "Fugue en cime". Leur projet , une aventure dans les Ecrins comptait parmi les intitiatives 2019 de l'opération internationale "Jeunes au sommet".
Maria a raconté leur périple tandis que Maissame a retranscrit la légende qu'ils ont inventée collectivement...
Le lundi 8 juillet 2019, en cette première semaine de vacances d’été, nous nous sommes retrouvés au collège Jean-Giono pour le départ d’une fabuleuse aventure.
Nous avons pris un minibus qui nous a menés, après deux heures de route, au fond de la vallée du Valgaudemar dans les Hautes-Alpes.
Après avoir récupéré nos affaires et dit au revoir au chauffeur, nous avons écouté les consignes et informations de Christophe, accompagnateur en montagne, et Yann, éducateur du collège, et débuté l’ascension en direction de notre premier refuge, Chabournéou (à 2 020 mètres d’altitude).
Vers midi, après une grosse heure de marche, nous avons pu faire une pause et pique-niquer au bord de la rivière.
En altitude, en montagne, il n’y a pas de ramassage des ordures, j’ai donc conservé les déchets de mon pique-nique dans mon sac à dos. Je les ai même gardés pendant trois jours puisque, même en refuge, on ne peut pas les jeter. Il faut donc faut laisser le moins de déchets possibles. Les gardiens des refuges sont obligés de les descendre sur leur dos, à pied.
Nous avons atteint le refuge aux alentours de 16 heures.
L’accueil des deux hôtes, Dominique et sa sœur Odile, fut très agréable. Puis visite des lieux, installation dans le dortoir et goûter. Au menu : une tarte aux abricots, un gâteau au chocolat ou du fromage blanc aux myrtilles. Choix difficile mais pour moi ce fut le succulent gâteau au chocolat.
Après ce goûter bienvenu, nous avons fait quelques parties de Uno pour se détendre, et pris la douche. En refuge, l’eau n’est pas très chaude et il faut faire preuve de patience car il n’y a qu’une seule douche pour tous les pensionnaires. La toilette effectuée, nous avons eu droit à un temps calme avant le repas préparé par Dominique. J’ai énormément apprécié le flan. Avant de sortir de table, nous avons tous débarrassé et nettoyé la table.
Puis est venue l’heure d’aller se coucher, assez tôt d’ailleurs. En effet, en refuge, on cohabite avec d’autres personnes et on partage le même dortoir. Et comme certains se lèvent à 4 heures du matin pour aller grimper, il faut les respecter et ne pas faire de bruit. D’ailleurs, avec la fatigue, on n'a pas trop de difficultés à aller se coucher à 21 heures…
Jour 2 :
Alors que nos voisins de chambre se sont réveillés à 3 heures pour aller escalader des glaciers, pour nous le réveil a été plus tardif, 7 heures. Nous n’avions pas trop de temps à perdre car la météo annonçait de la pluie en fin de matinée et nous avions trois bonnes heures de marche pour rejoindre notre second refuge. Pour mon petit-déjeuner, j’ai pu manger une excellente confiture d’abricots et du pain fait maison (et oui il n’ y a pas de boulangerie proche des refuges).
Nous avons démarré notre seconde ascension vers 8 heures, accompagnés par Olivier, garde du Parc national des Écrins, qui avait prévu de passer la journée avec nous pour partager ses précieuses connaissances sur le parc national du Valgaudemar.
Lors de cette ascension, il a fallu traverser des névés (des parties enneigées). Olivier nous a montré différentes plantes : des alchémilles, des violettes jaunes, des nigelles sans tige,… Malgré quelques averses, l’ascension a été très agréable et instructive.
Nous sommes arrivés au refuge de Vallonpierre (2 271 mètres d’altitude), juste à temps, vers midi, au moment où la pluie tombait assez fortement. Nous avons pu nous mettre à l’abri et manger notre pique-nique qui avait été préparé par Odile et Dominique.
Ce refuge était plus spacieux que le précédent, plus moderne, et pouvait accueillir plus de monde, que ce soit uniquement pour prendre un repas ou comme nous, pour y dormir.
Après une partie de cartes bien conviviale, nous sommes allés nous promener et avons pu observer des marmottes, un chamois et une grenouille. Olivier, le garde du Parc national, nous a également raconté des légendes de cette vallée. Puis nous sommes rentrés nous reposer en chambre (nous avons constaté que certains occupants étaient des supers ronfleurs) avant de participer à des ateliers de production de textes sur les mythes et les légendes avant le dîner.
Au menu de celui-ci, une soupe de légumes en entrée (eh oui la soupe est un rituel en refuge ! ), du bœuf accompagné de riz et carottes, du fromage (de montagne) et en dessert un gâteau à l’orange.
Ce soir-là, nous n’avons pu faire qu’une toilette légère, sans douche. Dans ce refuge, la douche est un luxe puisqu’elle est payante.
Nous sommes ensuite allés dans notre dortoir pour un temps calme. Nous nous sommes endormis tôt car nous étions fatigués et puis le réveil était prévu de bonne heure. De plus, on voulait s’endormir avant les ronfleurs pour ne pas être gênés.
Réveil à 4 heures, pour aller à la rencontre du soleil. A cette heure-là, il fait nuit et froid à cette altitude. Nous nous sommes donc bien équipés, de vestes et de lampes frontales. Pour atteindre le sommet de la montagne, nous avons marché 2 heures, les pieds froids et mouillés par la rosée. A l’approche du sommet, nous avons été surveillés par un chamois.
Après ce rude effort, est venu le temps d’un bon chocolat chaud. Christophe, notre accompagnateur en montagne, nous a fait la bonne surprise d’en emmener pour nous réchauffer.
Aux alentours de 7 heures, le soleil nous a enfin rejoints et nous a bien réchauffés. C’était super agréable. Il a alors fallu redescendre car le petit-déjeuner ne pouvait être servi que jusqu’à 8 heures. Sur le retour, nous avons croisé des marmottes et nous avons glissé sur des névés.
Arrivés au refuge, le soleil nous a rattrapés, il faisait particulièrement bon. Nous avons alors décidé de prendre notre petit-déjeuner sur la terrasse face au lac. Puis est venu l’heure de préparer nos affaires car il ne fallait pas louper le bus qui devait venir nous chercher dans la vallée.
Nous avons attaqué la descente vers 10 heures. J’ai d’ailleurs préféré cela à la montée. Rapidement, il a fallu faire une pause car Fairouz s’était blessée à la cheville et nécessitait des soins et un bandage. Nous avons ensuite repris notre marche et nous avons rencontré un troupeau de moutons et les bergères. Un peu plus loin, nous nous sommes arrêtés pour pique-niquer, encore au bord de la rivière, trop fraîche pour même se mouiller les pieds. Pas le temps de faire la sieste, nous avions encore pas mal de chemin à parcourir et Fairouz avait de plus en plus de mal à tenir la cadence. Il a fallu l’aider, la soutenir.
Malgré la chaleur nous sommes parvenus à l’heure au rendez-vous avec le bus. Malgré la fatigue, personne ne s’est endormi sur le chemin du retour. Pour ma part, j’ai préféré bouquiner.
Nous sommes arrivés au collège à 18 heures après trois journées ensemble.
Cette expérience était géniale et je m’en souviendrai longtemps et, en particulier, le fameux gâteau au chocolat du refuge.
Maria
Et voici l'histoire créée par le groupe de collégiens, rédigée par Maissame
La légende D’AIGLILE, le seigneur pétrifié du pays du SIRAC
Il était une nuit dans un temps très ancien, au fond du Valgaudemar, un petit aigle nommé AIGLILE vint au Monde.
Il était si beau mais il n’avait pas l’apparence d’un aigle ordinaire : l’oiseau était gris et un peu noir avec un bec orange et des pattes noires.
Un an plus tard, il avait grandi, il était devenu plus beau et commença à ressembler à un vrai aigle royal : son plumage était devenu marron et sa tête blanche. Son bec s’était éclairci et ses pattes étaient devenues orange.
Il se trouvait tellement beau qu’il alla se vanter de sa beauté auprès des dragons de la glace ; ceux-ci, agacés de l’aigle vantard, se réunirent et, 10 minutes plus tard, ils avaient tous décidé de l’attaquer avec la glace qui sortait de leur bouche : ils ont tout glacé dans la vallée, y compris les « moutons-asticots », les randonneurs et les alpinistes, sauf l’oiseau qui leur avait échappé.
Donc ils abandonnèrent et repartirent tous dans leur grotte.
La nuit tombait quand on put apercevoir six dragons au loin qui se dirigeaient tous vers les habitations des dragons de glace : c’étaient les dragons de la FOUDRE du SIRAC, leurs alliés.
Le lendemain, ils attaquèrent l’aigle à leur tour et, après un moment, on vit au loin l’aigle pétrifié : ils l’avaient rattrapé au pied de leur « montagne-château », le SIRAC (six dents de dragons).
Olivier, le gardien du pays de Valgaudemar, essaya de le protéger avec son bâton magique de noisetier mais il glissa sur des violettes jaunes et ne put empêcher les dragons de pétrifier l’aigle sur le banc des Aiguilles à 2 598 m d’altitude.
Du coup, olivier alla chercher la goutte magique de l’alchimille pour la mettre dans le bec de l’oiseau pétrifié à la tombée de la nuit pour le délivrer : ainsi, toutes les nuits, AIGLILE peut continuer à voler sur le pays du Valgaudemar mais ne doit pas oublier de revenir avant le lever du jour sur son perchoir, sur les flancs du SIRAC.
Depuis, si vous allez rendre visite à Odile et Dominique à Chabournéou, vous pourrez peut-être apercevoir le bec ouvert d’AIGLILE qui attend sa goutte magique...