Quand on se promène autour des villages en montagne, on traverse souvent d'anciens champs qui ne sont plus cultivés, ou des prairies qui ne sont plus fauchées (pour faire du foin).
Ils sont en friche et maintenant envahis par de nombreux arbustes épineux tels que des aubépines, des genévriers ou des églantiers.
Il n'existe pas une seule sorte d'églantier mais quelques dizaines d'espèces différentes présentes dans le parc national des Ecrins. Certaines sont difficiles à identifier précisemment parce qu'elles se ressemblent beaucoup.
Ça pique... mais c'est bon !
Les églantiers donnent de belles fleurs roses ou blanches qui se transformeront en fruits rouges, ovales ou ronds, les cynorrhodons. Mmmm !
C'est aux premières gelées d'automne qu'il faut ramasser ces fruits, bourrés de vitamine C, pour en faire d'excellentes confitures. Les cynorrhodons sont aussi appelés "gratte-culs" !
Mais attention à ne pas les avaler crus car ils contiennent des poils qui irritent la gorge : les poils à gratter ! Voilà l'explication de leur surnom...
Transport de graines
Les oiseaux, eux, ne craignent pas le poil à gratter. Certains se nourrissent de cynorrhodons en hiver. Puis ils s'envolent et font leurs fientes plus loin, bien plus loin...
Ils évacuent avec elles les graines contenues dans les cynorrhodons.
C'est ainsi que loin, bien plus loin de l'arbuste d'origine, ces petits grains laissés par les oiseaux vont donner de petits églantiers...
Le bédégar et le cynips
On observe parfois sur les églantiers de drôles de boules rouges toutes ébouriffées : les bédégars. Ils sont fabriquées par l'arbuste lorsque la femelle d'une sorte de minuscule guêpe, le cynips de l'églantier, y pond ses œufs.
Le bédégar abrite et nourrit les larves de l'insecte (des petits asticots)qui, une fois devenus grands, le quitteront.
Les églantiers sont des rosiers sauvages. Au cours de la Préhistoire, les hommes ont domestiqué les végétaux comme ils l'ont fait pour les animaux. Les fleurs des églantiers leur ont tellement plu qu'ils ont cultivé ces arbustes en les sélectionnant, de façon à rendre leurs fleurs de plus en plus grosses et de plus en plus belles : ce sont les roses !
A lire :
- "Arbres et arbustes de montagne", collection "Les guides de terrain des parcs nationaux de France", éditions Glénat.
- "Mosaïque arbres et arbustes de montagne", collection "Les mosaïques nature", éditions Glénat.
- "80 arbres et arbustes de montagne", collection "Les mini guides nature des parcs nationaux de France", éditions Libris.
Sur le site internet du Parc :
Activité
Confiture de cynorrhodons
- Cueillir les fruits en faisant attention de ne pas se piquer aux épines !
- Enlever les parties vertes ou marron des cynorrhodons (« petites queues » et sépales).
- Les laver, les faire cuire en les recouvrant juste d'eau. On peut ajouter quelques pommes pelées et coupées en morceaux dans la casserole mais ce n'est pas obligatoire.
- Quand ils sont cuits, les écraser en les passant dans une moulinette à mailles très fines. Il ne faut pas que les petits poils passent dans la confiture !
- Peser la purée obtenue (ou mesurer son volume en nombre de louches).
- Ajouter le même poids de sucre (ou le même nombre de louches).
- Refaire cuire à feu doux une dizaine de minutes en remuant. Il est possible d’ajouter un peu de gélifiant (pectine ou agar-agar) si la confiture parait trop liquide.
- La confiture est prête. Bon appétit !