A La Motte-en-Champsaur, les 18 élèves de PS,MS, GS, CP  de Laurence Marseille découvrent les oiseaux près de leur école avec Dominique, garde monitrice du Parc national des Écrins.

Mais qu'est-ce qu'un oiseau ?

Définition de l'oiseau sous l'angle de l'anatomie...

En novembre, Dominique est venue dans notre classe pour la première fois. Elle nous a demandé si nous connaissions les animaux qui vivent dans la montagne autour de notre école. Nous en avons cités plusieurs parmi lesquels quelques oiseaux.

Mais qu'est ce qu'un oiseau ? Pour y répondre, elle nous a donné à chacun un dessin incomplet d'un oiseau et nous avons dû rajouter ce qu'il manquait (le bec, les ailes, les pattes, les plumes...).

Nous avons mis nos dessins en commun pour discuter de la définition d'un oiseau.

- Un oiseau est un animal qui a des ailes : Dominique nous a montré une chauve-souris et un papillon qui ont aussi des ailes, mais ce ne sont pas des oiseaux !

- Un oiseau a deux pattes : mais nous aussi nous avons deux jambes et nous ne sommes pas des oiseaux !

- Un oiseau pond des œufs : mais les grenouilles aussi !!!

- Un oiseau a un bec : mais il existe un drôle de mammifère qui a aussi un bec, l'ornithorynque !

- L'autruche a des ailes mais ne vole pas, pourtant c'est un oiseau !

Alors qu'est ce que les oiseaux possèdent et que les autres animaux n'ont pas ? C'est la plume !

Nous avons donc revu ensemble la définition d'un oiseau : 2 pattes, 2 ailes, des plumes, un bec et ils pondent des œufs.

Oiseaux migrateurs et oiseaux sédentaires

Nous sommes ensuite parti faire une petite balade dans la forêt. Dominique nous a montré des baies dont les oiseaux raffolent, nous avons entendu des oiseaux … Il ne faisait pas beau ce jour là et même froid, mais nous étions bien couverts et nous allions très vite rentrer au chaud dans la classe. Et oui, c'est que l'hiver était bientôt là avec le froid et la neige. Mais alors, comment font-ils les animaux pour résister à ce froid et manger à leur faim, eux qui restent toujours dehors ?

Dominique nous a fait mettre en rond et nous a raconté l'histoire merveilleuse des oiseaux migrateurs. Nous avons ainsi appris que l'hiver, certains oiseaux sont obligés de partir loin d'ici pour trouver la chaleur et de la nourriture car ils mangent des insectes et des insectes il n'y en a plus l'hiver, du moins ceux qui volent comme les moustiques. On les appelle les oiseaux migrateurs.

« Le problème est que cette année ils ont rencontré en chemin une tempête violente qui les a obligés à revenir chez nous, dans notre forêt. Ils sont épuisés et affamés. Nous avons besoin de votre aide !!! Pour cela il est important d’agir au plus vite afin que les oiseaux retrouvent de l’énergie. Si vous êtes d'accord, nous allons fabriquer des oiseaux extraordinaires, magiques qui vont pouvoir redonner cette énergie aux oiseaux migrateurs ».

Bien sûr, nous avons tous été d'accord ! Dominique nous a dit d'aller chercher dans la forêt des éléments qui nous plaisent et qui peuvent servir à la fabrication d'un oiseau. Au chant du coucou, nous nous sommes rassemblés et avons montré nos trouvailles.

Dominique nous a donné deux boules d'argile, une pour le corps et une pour la tête, et par groupe de trois, nous avons réalisé des oiseaux extraordinaires en rajoutant des éléments trouvés autour de nous dans la forêt !

Il y a eu pleins d'idées et chaque groupe a donné un nom à son oiseau qui a été posé à l'endroit qui lui plaisait. Nous avons fait tous ensemble le tour des réalisations puis dit un vœu afin que les oiseaux migrateurs puissent repartir grâce à nos oiseaux magiques.

Nous les avons laissés dans la forêt et sommes partis sans bruit.

De retour en classe, Dominique nous a alors parlé des oiseaux qui restent l'hiver chez nous. C'est ceux qui mangent des graines, des baies. Mais quand il fait très froid et que la neige est là, ils ont besoin de beaucoup d'énergie pour lutter contre le froid. Nous avons donc décidé d'installer une mangeoire dans la cours de l'école et d'y mettre des graines de tournesol afin de les aider à passer l'hiver.

Les oiseaux de la mangeoire

En arrivant la deuxième fois dans notre classe, Dominique nous a annoncé la bonne nouvelle : « je viens de la forêt et les oiseaux migrateurs sont bien repartis grâce à vos oiseaux extraordinaires ! ».

Ce jour là, elle a amené pleins de photos d'oiseaux, des oiseaux que l'on pouvait voir à la mangeoire. Nous avons fait un jeu pour apprendre à les reconnaître.

Elle a laissé dans la classe un grand tableau avec les photos des oiseaux pour que l'on coche ceux vus à la mangeoire chaque jour.

Ensuite, les méninges bien remplies, nous sommes allés nous aérer un petit peu pour ramasser des fruits et des graines afin d'attirer les oiseaux à notre mangeoire.

De retour en classe, nous avons fait un peu de cuisine pour fabriquer des boules de graisse à l'aide de margarine, de farine et de graines. Trop chouette !!!

Nous les avons installés autour de la cour.

A chacun son bec

Dominique est revenue une troisième fois. Il n'avait pas encore neigé et les oiseaux ne venaient toujours pas à la mangeoire au mois de décembre !

Alors, nous avons fait un jeu. Chaque groupe avait un oiseau différent sans bec et il fallait trouver le bon bec d'après ce que nous disait Dominique sur notre oiseau, et l'outil associé ainsi que son aliment préféré. Il y a le bec qui coupe, celui qui pique, celui qui croque... trop rigolo !

Pour nous aider à comprendre, Dominique avait amené un harpon pour montrer comment le héron transperce son poisson, un casse noix pour montrer comment le gros bec casse les noix, une pince coupante pour symboliser le bec des rapaces … et elle est venue accompagnée de Titi, le grand duc. Un très gros oiseau qui vit la nuit, qui a un bec qui coupe et des serres bien acérées pour tuer ses proies, un bec et des serres comme l'aigle royal...

Dominique nous a raconté l'histoire de l'aigle royal et du roitelet que nous avons mimé avec nos photos d'oiseaux et une grande silhouette grandeur réelle de l'aigle royal.

Nous avons ensuite posé au sol dans la cour des silhouettes du vautour et du Gypaète à côté de celle de l'aigle pour voir qu'il existe des rapaces encore plus grand que l'aigle ! Rien à voir avec les petits oiseaux de notre mangeoire !

En mars, nous avons montré à Dominique les oiseaux vus à la mangeoire pendant l'hiver : la mésange bleue, la mésange charbonnière et le moineau domestique.

L'hiver n'a pas été rude et peu d'oiseaux sont venus à notre mangeoire.

C'est le printemps ! Les oiseaux chantent !

C'est le 31 mai et Dominique est de retour dans notre classe ! Cette fois c'est pour nous apprendre à reconnaître les oiseaux par leur chant.

Nous avons essayé d'apprendre quelques chants en classe. Dominique nous a fait écouter plusieurs chants différents en y associant la photo de l'oiseau. Le coucou, c'est facile, il fait « coucou coucou ..). Le grand corbeau, il fait « croc croc ». Le pouillot véloce, il compte ses sous. Le rouge gorge raconte une histoire triste. Le pic vert, il rigole et ça nous a fait bien rire quand Dominique l'a refait !

Nous avons écouter d'autres sons de la nature : le grognement du sanglier, le hurlement du loup, l'aboiement du chevreuil, le sifflement de la marmotte et du chamois, le chant du crapaud, les stridulations du grillon...

Le concert de la nature :

Pas facile de fermer les yeux et d'écouter en silence !

Pas facile de mettre les mains en entonnoir autour des oreilles pour mieux entendre !

Nous sommes quand même arrivés à distinguer le bruits des humains du village, le bruit du vent dans les branches, l'écoulement de l'eau du torrent et les chants des oiseaux.

Il y avait pleins de chants d'oiseaux différents. On a essayé de les compter et de voir dans quelle direction on les entendait. Nous avons reconnu le coucou, le pouillot véloce, le rouge gorge. Mais il y avait aussi la mésange charbonnière, le rouge queue à front blanc, le pouillot de Bonelli, la fauvette à tête noire …

Pas facile de distinguer tous ces chants et de savoir quel oiseau chante ! Il faut un sacré entraînement. Mais cela permet de reconnaître les oiseaux que l'on voit difficilement dans les arbres.

Pourquoi les oiseaux chantent :

Dominique a attribué un oiseau et son chant à imiter à plusieurs binômes. Nous nous sommes mélangés et mis a chanter. Le but était de retrouver son partenaire grâce au chant.

« Chip chap chip chap... » fait le pouillot véloce, « coucou coucou « , le coucou, « croc croc » le grand corbeau, « hou hou » le hibou... Une joyeuse cacophonie !

Tout cela pour nous faire comprendre que les oiseaux se reconnaissent par leur chant entre congénères !

C'est le mâle qui chante le plus souvent, pour attirer une femelle.

Tous les garçons ont fait le chant du coucou et les filles sont allées vers ceux qui chantaient le mieux et le plus fort ! Et oui, c'est le mâle le plus impressionnant qui va attirer la femelle du coin pour faire des petits bien robustes.

Le coucou du coin s'est mis à chanter de plus belle en entendant toute cette concurrence !

 

Les nids :

Lorsque le mâle et la femelle se rencontrent, ils construisent un nid pour abriter leurs œufs.

Dominique nous montré un nid trouvé au sol, fait de feuilles mortes et d'herbe sèche. Un nid tout rond en forme de coupelle pour que les œufs ne tombent pas.

D'autres oiseaux vont construire leur nid dans un arbre, au bord de l'eau, dans une falaise, dans un trou d'un arbre... à l'aide de ce qu'ils trouvent dans la nature : feuilles, herbe, mousse, branchettes, laine …

Dominique nous a parlé de couvaison, d'éclosion, de nourrissage des jeunes et de l'envol.

Nous avons vu un aigle royal dans le ciel. L'aigle, lui il fait un très grand nid sur une vire d'une falaise, à l'aide de branches d'arbre. Il nourrit ses petits de marmottes principalement. S'il n'y a pas assez de marmottes, seul le plus costaud des aiglons sera nourrit. Ainsi, il n'y a jamais trop d'aigles et plus de marmottes !

Dominique nous a mimé l'aiglon qui s'entraîne à battre des ailes avant de sauter dans le vide !