Séance prévisionnelle pour les administrateurs

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Le budget initial et les programmes-co-financés étaient à l'ordre du jour du conseil d'administration. Avec un point d'information sur la situation du loup et un soutien réaffirmé au pastoralisme.

Conseil d'administration - Parc national des Ecrins - 27 nov 2017 © P.Saulay - Parc national des Ecrins Contraint mais stable, le budget prévisionnel pour 2018 maintient les crédits d'actions sur les sentiers et pour les interventions prévues dans le cadre de la charte. Deux orientations essentielles soulignées par le président du conseil d'administration, Bernard Héritier, lors de la réunion de ce lundi 27 novembre au siège du Parc national des Ecrins à Gap.

Dans un contexte de réduction des déficits publics, le Parc national est néanmoins contraint de supprimer un poste cette année. A la faveur d’une mutation et d’un départ en retraite, c’est l’accueil du public à Gap-Charance au siège du Parc national qui sera fermé dès la fin de cette année.

Des fonds pour la biodiversité, collectés par les agences de l'eau

On notera que, désormais, le financement ne sera plus apporté directement par le budget de l'Etat mais par l'AFB (agence française de la biodiversité) qui, elle même, tire l'essentiel de ses ressources des agences de l'eau. Indirectement, ce sont donc les consommateurs d'eau qui vont financer les parcs nationaux. Une manière de reconnaître que, "par leurs actions pour la préservation de la biodiversité, ils contribuent pleinement à la qualité des ressources en eau" analyse le directeur, Pierre Commenville.

Conseil d'administration - Parc national des Ecrins - 27 nov 2017 © P.Saulay - Parc national des Ecrins

Sous l'égide de l'AFB, le travail collectif entre les parcs nationaux se renforce. Une collaboration que l'on retrouve dans la mobilisation de financements pour des actions avec les autres espaces protégés alpins en matière d'écotourisme mais aussi pour des suivis scientifiques. 

La montée en puissance des dossiers cofinancés est nette.  Parmi les nouveaux projets, deux concerneront l'écotourisme via la marque "Esprit parc national" et la valorisation de l'itinérance, dans le sillage des actions déjà engagées avec des "soutiens satisfaisants et encourageants" de l'avis du directeur.

Un programme d'atelier de sensibilisation des habitants au patrimoine bâti et aux techniques de restauration se prépare également avec l'appui de financements européens.

En lien avec le changement climatique, le pastoralisme fait l'objet d'un programme d'étude (LIFE Pastoralp) avec de nombreux partenaires franco-italiens  : lire l'article Les alpages à la loupe).

Echanges de vue autour du loup et de l'élevage

Conseil d'administration - Parc national des Ecrins - 27 nov 2017 © P.Saulay - Parc national des EcrinsLe sujet du pastoralisme a également été largement abordé par les administrateurs, en lien avec la situation du loup et la prédation dans le massif, avec, selon les termes du président, "du pragmatisme" et le souci de conserver une "sérénité du débat" au sein du conseil d'administration. 

C'est dans cet esprit que les échanges de vue se sont exprimés alors que l'ensemble des acteurs concernés par ce sujet délicat sont réunis au sein de l'instance de gestion du parc national : élus du territoire, représentants du monde agricole, de l'Etat et des associations de protection de la nature, notamment.

Jean-Claude Catelan, maire de La Chapelle-en-Valgaudemar - Conseil d'administration - Parc national des Ecrins - 27 nov 2017 © P.Saulay - Parc national des Ecrins PIerre-Yves Motte, président de la chambre d'agriculture des Hautes-Alpes - Conseil d'administration - Parc national des Ecrins - 27 nov 2017 © P.Saulay - Parc national des Ecrins Daniel Thonon, représentant des associations de protection de la nature - Conseil d'administration - Parc national des Ecrins - 27 nov 2017 © P.Saulay - Parc national des Ecrins
Les élus, les représentants du monde agricole et ceux des associations de protection de la nature comptent parmi les administrateurs du Parc national.

La prise en compte de l'élevage dans sa globalité, et non la seule question du pastoralisme, a été soulignée pour orienter les actions de soutien du Parc national.

Outre la connaissance de l'espèce et la collecte des données transmises au réseau national Loup-lynx, la présence des agents sur le terrain est un aspect majeur. Leur professionnalisme a été soulignée par les administrateurs.

Conseil d'administration - Parc national des Ecrins - 27 nov 2017 © P.Saulay - Parc national des EcrinsCabanes d'alpage :
Isabelle Vidal, responsable du service aménagement du Parc national, a fait le point sur le plan d'actions mis en place depuis 2014. Cette année, sur les dix cabanes d'urgence appartenant au Parc national,  huit ont été pré-affectées sur des alpages dès le début de la saison et une a été héliportée dans l'été en urgence suite à des attaques.

Une des actions principales de ce plan d'actions est l'accompagnement des communes et des éleveurs dans l'équipement pérenne de leurs alpages en cabanes pastorales. L'existence d'un réseau approprié de cabanes permanentes est en effet indispensable. Le Parc national intervient sur demande dans toutes les étapes de cette démarche (analyse des besoins, information sur la réglementation particulière en coeur de parc national, avis sur l'étude architecturale, orientations sur les financements mobilisables, lettres de soutien, etc.). Le FEADER permet de cofinancer cette démarche ainsi que la construction des cabanes à 70% ou 75 % selon le département.

Communication par radio
Après les premiers tests réalisés l’an dernier, une fréquence spécifique "parc - alpages" est mise à la disposition des bergers et des éleveurs pour communiquer par radio. Quatorze appareils sont prêtés sur tous les secteurs à titre d’expérimentation. La formule semble concluante. Si elle convient aux bergers/éleveurs, ils auront la possibilité d’acheter leur propre matériel l’année prochaine, avec l’aide du Parc national pour l’utilisation de la fréquence.

Le réseau Loup-lynx permet de repérer la localisation de meutes mais il reste néanmoins difficile d’en déterminer le nombre exact avec certitude. Si le coeur du Parc national reste relativement peu concerné par les attaques, force est de constater la densification du nombre de meutes qui entourent le massif .

Randonneurs et chiens de protection

Chiens de protection - Rouanette - © R.Papet - Parc national des Ecrins L’information des randonneurs est un des éléments qui permet de limiter les interactions avec les chiens de protection qui restent très impressionnants même si les cas de morsure sont rares.

Le savoir-faire des bergers pour la gestion de ces chiens est important également. En lien avec le CERPAM, une étude est en cours pour faire un bilan des pratiques en matière de chiens de protection qui restent un moyen efficace de dissuasion. Pour favoriser la cohabitation avec les chiens de protection, la sensibilisation des randonneurs est déterminante.

Encadrées par la Maison du berger, des réunions ont été organisées pour former les agents d’accueil des offices de tourisme et des Maisons de parc, ainsi que les volontaires en service civique effectuant le maraudage pendant l’été. L’objectif est de mieux informer le grand public sur les bonnes pratiques quand on traverse un alpage et que l’on croise un chien.

Pour 2018, parmi les pistes d'actions évoquées, la recherche d'outils innovants en termes d'information et de communication semble nécessaire pour former et informer l'ensemble des acteurs du territoire et les visiteurs.

Bilan triennal de la charte et son évaluation

La motivation des communes à signer de nouvelles conventions d'actions avec le Parc national est, pour le président, le signe que "ça fonctionne plutôt bien". Un document rassemble les éléments d'un premier bilan triennal de ce projet de territoire (lire l'article Charte : bilan d'étape pour mieux continuer).

Le dispositif d'évaluation de la charte, justifiant la collecte de données tout au long de sa mise en oeuvre, a été présenté aux administrateurs.