La création du Conseil économique, social et culturel du Parc

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C’est un socio-professionnel, un agriculteur du Champsaur, qui a été élu à la présidence du conseil économique, social et culturel du Parc (CESC) : Pierre-Yves Motte se présente tout d’abord comme un paysan, tant il associe son métier et son pays.

Mais il est aussi président de la chambre d’agriculture des Hautes-Alpes, administrateur du Parc depuis de nombreuses années et président de sa commission «développement économique». Il souhaite s’impliquer dans la démarche de la charte, en mettant l’accent «sur cette synergie que développe le Parc avec l’ensemble du monde qui vit sur le territoire. La mise en place du CESC, révue par la loi de 2006, a eu lieu le samedi 15 novembre au Monêtier-les-Bains. C’est un moyen d’associer les acteurs du territoire au projet de Parc.

C’était bien l’esprit de cette première assemblée générale. Elle a réuni quelque 130 personnes, élus, socio-professionnels, représentants d’associations et agents du Parc qui ont échangé en ateliers thématiques. Pour aborder les grands enjeux et défis à l’horizon 2026, c’est en premier lieu «ce que l’on ne veut pas pour le territoire» qui a été relevé : les spectres de la désertification, de l’affaiblissement de l’agriculture et d’une banalisation de l’activité touristique sont des craintes clairement exprimées. La charte est l’occasion d’avancer collectivement vers une vision partagée du «projet» que porteront les acteurs et les équipes du Parc.

Ils ont dit

Pierre-Yves Motte, président du CESC :
«La vie du Parc est comparable à celle d’un homme. Sa vie d’enfant commence par des règles. On l’a accompagné, il a grandi, il a acquis des connaissances et des compétences qu’il transmet. Il échange mais ne se coupe pas de ce qui fait ses origines. Aujourd’hui, il devient adulte et continue de s’enrichir... la comparaison s’arrête là. Le Parc ira au-delà de la vie d’un homme»

Bernard Héritier, président de l’association des élus du Parc :
«On est en train de construire un vrai patrimoine intellectuel qui est le Parc national des Écrins. C’est un contrat pour vivre ensemble et en harmonie avec notre territoire. Nous avons déjà commencé le travail. J’ai énormément d’espoirs».

Serge Topridès, maire de Saint-Christophe-en-Oisans :
«Il y a des craintes locales parce qu’on a toujours peur que l’on nous empêche de progresser (...). C’est aux élus qui connaissent le Parc de travailler dans leur conseil municipal. Il faut que la charte soit un moteur. L’accord-cadre de la Bérarde est un bon exemple de travail en commun».

Abdou Martin, président de la Compagnie des guides Écrins-Oisans :
«Avant d’être un représentant des guides, et donc de me retrouver en réunion avec des gens du Parc, j’avais une image d’une administration rigide et poussièreuse. C’est en rencontrant les gens, en travaillant sur des projets que j’ai réalisé à quel point nous avons des intérêts communs. Sans dialogue, il arrive que l’on se cristallise sur quelques divergences. En parlant et en écoutant, on voit souvent que les convergences sont beaucoup plus fortes. (...) Sur le terrain, quand je suis dans le massif avec mes clients, je trouve que j’ai de la chance de travailler sur un territoire préservé, contrairement à d’autres massifs où les nuisances sonores des avions ou hélico touristiques sont fortes, et où les aménagements ou équipements sont parfois trop présents.»

Christian Pichoud, conseiller général de l’Oisans, président du Conseil d’administration du Parc :
«Nous ne sommes plus les parents pauvres de l’environnement. Les contraintes de l’environnement, elles sont pour tout le monde, aujourd’hui on le sait. Nous, dans les parcs, on a plutôt de l’avance et des moyens supplémentaires...»

Pierre Chamagne, président du Conseil de développement du pays du Grand Briançonnais :
«Il ne faut pas considérer le Parc comme une source de financement mais il faut utiliser l’ingénierie du Parc pour monter des projets et les accompagner».

Pierre Bouvier, maire du Monêtier-les-Bains :
«Je voudrais que le Parc joue un grand rôle d’ici 2026, qu’il permette recherches et expérimen-tations, qu’il favorise le rayonnement des écoles, et au-delà qu’il attire un jour, non pas des touristes mais des visiteurs informés qui viennent à la recherche d’un partage d’expériences.»

Daniel Fougeray, chef de secteur du Valbonnais :
«La charte, c’est un contrat que l’on va passer ensemble. Si quelque chose ne nous convient pas, on ne l’écrira pas».

Michel Sommier, directeur du Parc :
«Les volontés exprimées et l’état d’esprit de cette rencontre sont un encouragement à poursuivre la concertation dans les vallées».

Anne Vincent, (alors maire de) La Chapelle-en-Valgaudemar :
«Les questions que l’on doit se poser aujourd’hui concernent ceux qui sont encore des adolescents. Il faut aller les voir. Qui va rester au village ? Comment vivent-ils la montagne ? Il faut sortir des schémas classiques. (...) Nous avons l’occasion d’avoir des propositions, de dire ce que l’on veut pour l’avenir, en plaçant le Parc au centre de la réflexion».

Jacky Roy, service aménagement et développement du territoire - DDAF 38 :
«Il faudrait à nouveau se mettre dans les pas des anciens qui ont su s’adapter au territoire avec les moyens de leur époque. Sans être passéiste, il est important de considérer cette démarche d’adaptation aux contraintes, d’en être fier, pour innover à notre tour et lutter contre la banalisation.»